Sur Pollillus, vivaient les Troigs, ces humanoïdes de deux mètres environ de haut, dont les deux têtes distinctes étaient capables de pensées personnelles, de souvenirs et de paroles.

Cette particularité était d’ailleurs source pour les Troigs de quelques ennuis  et de grandes possibilités. Lorsque les deux têtes ne travaillaient pas en parfaite harmonie, la coordination corporelle globale s’en ressentait ; à l’inverse, les deux cerveaux reliés entre eux par un système nerveux complexe possédaient ainsi une technique presque télépathique de communication entre eux et permettaient une gestion élaborée de la pensée, puisque la tête gauche, la « Saprah », était plus particulièrement le siège des émotions négatives ou positives, et la droite, la « Saprin », celui des pensées plus intellectuelles et métaphysiques comme l’intelligence, la loyauté ou la foi. L’ensemble des deux agissait donc en étroite collaboration, chacune surveillant et veillant sur l’autre, ce qui permettait aux Troigs d’être très rarement surpris par un adversaire ou un danger. De même, les connaissances se partageaient : si l’une des deux apprenait un nouveau langage, l’autre était automatiquement capable elle aussi de le comprendre.

Apparence :

Bien qu’en général, les Troigs naissaient avec deux têtes, il arrivait, dans de rares cas, qu’un nouveau-né en possède plus, ce qui était cause de grandes réjouissances.

L’apparence de ces têtes restait toujours plus ou moins la même : un crâne conique, pointant vers le haut, et flanqué d’une bosse arrière juste avant le cou. L’apparition de pilosité sur celui-ci ou sur le visage, et la couleur de la peau variaient en revanche selon les individus, allant du gris ou du brun au vert, en passant même par le rose. Des cornes poussaient parfois sur le sommet du crâne. Le visage même pouvait prendre une grande variété de formes et de couleurs, même si des constantes demeuraient : tous les Troigs possédaient de manière générale deux yeux, des sourcils, deux oreilles, un nez et une bouche par tête, mais la couleur de l’iris en fente pouvait être très variée, et la forme du crane au niveau des épais sourcils plus ou moins développée. Le nez se trouvait écrasé ou pointu, évasé ou fin, mais deux tentacules courtes poussaient en revanche toujours de chaque côté de chaque visage.

Deux longs cous fins et agiles supportaient ces appendices, leur permettant une vision quasi panoramique et sécurisante.

Des jambes à l’apparence fine en comparaison du buste au ventre imposant, et une longue queue armée d’une protubérance hérissée de piques terminaient le corps.

Ce dédoublement se retrouvait de la même manière dans le buste puisque chaque cerveau contrôlait deux des quatre bras qu’ils possédaient en tout. En revanche, leur habileté restait plus importante sur une seule des quatre mains, toutes dotées de trois ou quatre doigts terminés de griffes. Même si un Troig pouvait donc techniquement manier quatre objets différents en même temps, ou quatre armes, il ne visait véritablement juste qu’avec la principale.

Vision du monde sur cette espèce :

Pourtant, si le dédoublement des têtes pouvait apparaître comme un avantage, il était aussi à l’origine dans la communauté scientifique et médicale de la Galaxie d’une discussion intarissable sur l’existence même de ces êtres. Chacune des têtes ayant sa propre personnalité et ses propres réactions, beaucoup s’interrogeaient : les Troigs étaient-ils une seule et même personne scindée en deux individualités se complétant et ne pouvant vivre sans l’autre, ou bien deux êtres siamois, bien distincts et autonomes mentalement, réunis par un caprice de la nature dans un seul et même corps ?

A la naissance, chacune de ces têtes, la « Saprah » comme la « Saprin », recevait un prénom différent de l’autre, personnel - Fode et Beed, par exemple. Si sur Pollillus ces deux prénoms étaient toujours prononcés collés entre eux par la particule « sin » («  FodesinBeed »), dans le reste de la galaxie, ils étaient séparés, prononcés de manière distincte, ce qui n’aidait pas à trancher sur cette question éthique.

Fode et Beed.

Le plus connu des Troigs était sans doute le commentateur de course de Podracer, FodesinBeed Annodue, qui anima sur Tatooine la Boonta Eve, en 32 avant la Bataille de Yavin, à laquelle Anakin Skywalker enfant participa. Mais d’autres firent aussi parler d’eux, comme AndroosinLiann, présentateur et animateur d’« Essense », une émission basée sur Eriadu, dans laquelle il interrogea dix ans après le Blocus de Naboo un soldat du nom de Laslo Dorits qui accusa alors la Sénatrice Padmé Amidala de belligérance. Enfin, DwuirsinTabb vint nourrir de manière originale le questionnement sur cette espèce.

Dwuirsintabb.

En effet, durant les dernières années de la République Galactique, ce Troig se manifesta en réclamant l’aide médicale et chirurgicale d’autres mondes que Pollillus, planète trop peu avancée d’un point de vue technologique à cette époque-là. Dwuir, l’une des deux têtes, exprimait le désir d’être séparée physiquement de Tabb, présentée comme émotionnellement instable et suicidaire. Le dilemme était double : devait-on laisser les deux parties ensemble au risque que la partie suicidaire ne l’emporte et ne les tue toutes les deux, ou considérer les deux parties comme distinctes et indépendantes et tenter la séparation pour sauver Dwuir… tout en condamnant Tabb, privée de corps ? L’histoire ne donnait pas la réponse, puisqu’aucune trace ne subsistait sur une quelconque décision du corps médical consulté sur la procédure à suivre. D’autant que sur Pollillus, et en l’absence de technologie très développée, la mort d’une des têtes avait toujours entraîné le déclin et la disparition du corps en entier, y compris donc de l’autre cerveau ! L’avaient-ils opéré ? Le destin de DwuirsinTabb reste ouvert, et avec lui la question de l’identité de ce peuple.